Tag: Rôlisme
Polar Base CR (2/2)
by Sbeu on mar.31, 2014, under Crobards
Pour rappel : la critique et la première moitié du CR.
La suite de cet incompréhensible mais néanmoins sanglant nanard !
[E] : Doc s’arrache les cheveux sur des échantillons prélevés sur le dernier cadavre. Il est proche d’aboutir. Rookie (la stagiaire blondasse) l’interrompt dans son monologue et l’aguiche (epsyloN essayait de reproduire le mignon accent d’Europe de l’Est de l’assistante mais s’emmêlait les pinceaux avec l’accent germanique de Doc, c’était assez drôle). Doc lui confie qu’il a sauvegardé ses données de recherche sur un clé USB et qu’il transmettra son rapport dès que la tempête se lèvera (Ahlala, que ce serait grave si ça tombait entre de mauvaises mains). Elle lui donne un lecteur MP3 qui ne contient pas que de la musique qu’elle a subtilisé à Nora qui pourrait être utile mais en fait non.
Par la suite, elle deviendra de plus entreprenante et on assiste à une presque scène explicite qui tourne court quand Rookie réussit à voler discrètement la clé.
Elle sort de l’infirmerie sous les imprécations de Doc. Sur le chemin du retour, elle est prise de quintes de toux qui vont en s’accentuant jusqu’à ce qu’elle se mette à cracher du sang dans les toilettes, puis du sang et pas que ça. Si on se permettait des suppositions hâtives, on pourrait dire que les fragments qu’elle éructe ont quelque chose de végétal. Autant dire qu’elle ne quitte pas les toilettes et que c’est probablement elle, l’autre cadavre sous un drap des scènes suivantes.
[G] : Caine intercepte Doc au détour d’un couloir et lui demande de se méfier d’Hepbridge. Il a en effet trouvé dans sa cabine un prospectus pour un groupe d’illuminés écrit en cyrillique, ce qui est assez subversif. La discussion entre les deux hommes dérive sur ce que Caine faisait dans la cabine d’Hepbridge et sur les moyens dont Doc s’était douté qu’il y allait pour plus qu’une visite de courtoisie…
[S] : Hepbridge est en train de se rhabiller. Au passage, elle avale un cachet. Sur le lit, partiellement masquée par la couverture, Rookie qui fait des allusions sur ce qui s’est passé hors champ. Je me demande si Doc a gardé des images de ça aussi, je demanderai à epsyloN s’il a gardé les photos. Au moment de sortir, Hepbridge voit un bout de papier dépasser d’une pile sur le bureau et tire dessus. Il s’agit du prospectus évoqué précédemment. Ça révèle aussi un dossier que Rookie tente précipitamment de récupérer. Il contient entre autres une carte du monde estampillée de l’aigle et de la croix gammée. Il indique précisément le lieu du site de fouilles parmi d’autres zones d’intérêt. Il s’agit d’une liste de cibles de V2 pour détruire des sites en 45. Un sous-titre porte la mention « Übermensch Projekt ».
Hepbridge quitte la cabine, Rookie sort d’un autre dossier une liste où figurent les noms des membres de l’équipe. En première position, le nom de Wailer est déjà barré. Nora et Snake tiennent le haut du panier. Rookie actualise sa liste en faisant remonter Hepbridge de plusieurs crans…
[E] : Pas longtemps avant la scène précédente au réfectoire. Hepbridge et Rookie sont absente, fort occupées. Doc finit en silence son repas tandis que d’autres font des commentaires sur la violence du blizzard qui s’est levé soudainement. Sortant du réfectoire, il tombe sur Wailer, bien mal en point au milieu d’une mare de sang. Il va chercher d’autres membres de l’équipe pour l’aider à la stabiliser. Au retour, le cadavre a disparu. Ils finiront par retrouver le corps dans le snowcat, une serpillère enroulée autour de la tête et un Tisonnier en travers du torse.
[G] : Caine est dans sa cabine. Alors qu’il est en train de compulser les rapports d’analyses des derniers équipements implantés, il entend un bruit feutré. Qu’elqu’un vient de glisser une enveloppe Kraft sous sa porte (ce qui prouve que même les coursives sont bien chauffées et qu’il n’y a pas besoin de chauffer spécifiquement les chambres).
Elle contient des documents et un livre écrit dans une langue inconnue. Il y a aussi des diagrammes et un plan de la zone avec une zone d’intérêt signalée. Intrigué, Caine profite de sa sortie de la journée pour tenter d’y faire un forage, on ne sait jamais… C’est là qu’il mettra très rapidement à jour l’entrée du tunnel d’accès aux fameuses ruines cyclopéennes.
Et le dernier tour d’intros :
[S] : La conspiration
QG secret du Nouvel ordre mondial qui dirige dans l’ombre avec des capuches et tout. Des récentes recherches ont permis de mettre à jour un site utilisé par les nazis durant la seconde guerre visant à créer des super soldats. A l »approche de la fin de la guerre, les sites de ce programme auraient été bombardés mais le site austral semble prometteur. La confrérie se propose d’envoyer sur le site une mission en manipulant leurs contacts à l’ONU. Bien aiguillés, ils devraient mettre à jour des échantillons intéressants.
[E] : Les infiltrés
QG du MI6, des agents sont briefés pour être infiltrées dans diverses missions scientifiques au financement et aux fonctions douteuses. Doc est l’un d’entre eux (il aura donc été aussi compétent en tant qu’agent infiltré qu’en tant que médecin). 0Plusieurs agents sbversifs sont déjà identifiés (Nora, Snake…). Il faut se méfier des autres.
[G] : La caution scientifique
Le pôle sud, l’ultime frontière… Qui sait ce que le confinement et la promiscuité peuvent révéler de la noirceur de l’âme humaine. Mais Caine est confiant dans son aptitude à résister. Cette mission est le couronnement de sa carrière scientifique et il compte bien démontrer certaines de ses théories sur le terrain.
Remis dans l’ordre et un peu cleané, ça donne :
- Nora, Snake et Wailer sont infiltrés par le Nouvel Ordre
- Doc par les anglais
- Rookie par les russes
- Caine et Hepbridge sont clean
- les autres sont anecdotiques
Le nouvel ordre tuyaute Caine pour qu’il découvre « par accident » les ruines.
Rookie élimine Wailer.
Hepbridge découvre que Rookie est louche et met à jour le Übermensch Projekt.
Doc et Caine surveillent Hepbridge avec qui ils ont tous deux eu une relation et les suspicions montent.
Le temple contient des agents biologiques « végétaux » qui faisaient l’objet des expériences des nazis avant la tentative de destruction du site.
Rookie tente de dérober les découvertes de doc mais défuncte suite à sa contamination (probablement sur le site de fouilles).
L’équipe sur le site émet un SOS car les choses s’aggravent là bas. Hepbridge s’y rend, leur transmet une arme et leur demande de tenir la position.
Après son retour à la base, ils seront submergés par des nazis zombis.
Snake et Caine tentent de leur porter secours mais ne trouvent que des cadavres. Snake prélève sûrement un échantillon de plante à ce moment.
Au retour de ce dernier, Nora et Snake effectuent un rituel avec l’échantillon. Nora, contaminée aussi défuncte (mais sera ranimée comme les nazis du temple par la suite).
Snake meurt de manière inexpliquée en trimballant Nora, les personnages principaux meurent de manière confuse parce qu’on ne savait pas comment ça commençait.
Même dit comme ça, c’est pas forcément ultra clair… Comme annoncé, plein de pistes intéressantes sont restées inexplorées. Les mystérieuses migraines récurrentes d’Hepbridge, la toile des relations… Je pense qu’on a voulu trop en faire et qu’on s’est embrouillé dans notre narration et qu’on s’est noyé dans la profusion de pistes hétéroclites qui s’offraient à nous.
C’était un bon moment mais qui laisse un gout d’inachevé.
Quand à la possibilité de voir ce film sortir sur vos écrans, je suis au regret de vous annoncer que le budget du film a entièrement été consommé en bières, petits gâteaux bio et boulettes de viande sauce tonkatsu durant la phase de préprod et qu’on a donc du abandonner la réalisation. Au moins un film récent où on pourra dire que 100% du budget est passé dans le scénar…
En bonus, un crobard sans aucun lien parce que j’aimais bien l’exercice de la dernière fois : prendre un décor existant et y introduire des modifications et des personnages :
Polar Base CR (1/2)
by Sbeu on mar.27, 2014, under Crobards
Pour la suite, les éléments des cartes figurent en gras (pas lisible du tout mais tant pis).
Il y a neuf membres permanents disponibles, toujours les mêmes.
On a choisi dans l’ordre :
epsyloN : Doc, le médecin exalté et creepy à l’accent allemand.
Guido : Caine, le responsable scientifique hautain et imbuvable
Sbeu : Hepbridge, la manager et cuistot de la base qui m’a permis de rétablir tous les quotas du nanard d’un coup en rajoutant un personnage féminin black.
On a fait un tour de stéréotype qu’on choisit pour son voisin :
Sbeu -> Caine est Grenouille de bénitier
epsylon -> Hepbridge est nymphomane (déjà ça partait mal)
Guido -> Doc est alcoolique.
A la tête de cette bande de bras cassés, on est partis pour une aventure épique et décousue.
[S] : Hepbridge s’équipe dans le hangar à véhicules pour une sortie à l’extérieur. Elle charge un container de matériel scientifique marqué Biohazard agité de soubresauts sur un transpalette. Elle tente ensuite d’ouvrir la porte extérieure qui se grippe. Effrayée par un bruit métallique, elle se retourne et découvre le conteneur éventré. L’occupant est quelque part dans la pièce. Le plan qui suit est en vision subjective et on distingue au dernier moment la main mutilée du mystérieux agresseur qui se saisit de la tête de la dernière survivante. La scène se termine sur des bruits évocateurs de chairs déchirées.
[E] : Doc est fin saoul et peste contre Hepbridge en compulsant les photos compromettantes où elle apparaît avec Caine dans le plus simple appareil (nota, il ne s’agit pas d’un véhicule de la base). Il y a un cadavre sous un drap dans un coin du labo. Doc, pour se remettre, se lève et se remet au travail (il prend un magazine porno où Hepbridge apparaît en page centrale). Après avoir encore pesté, il se saisit de son scalpel, titube vers le corps, trébuche sur sa bouteille de Jack et s’ouvre bêtement la jugulaire en tombant.
[G] : Caine a revêtu une tenue de camouflage arctique (best illustration ever) car il vient d’affronter les rigueurs de l’exterieur. Il intercepte Hepbridge et la traîne sans ménagements vers le hangar dans lequel il la jette presque avant de l’invectiver en lui ordonnant de se débarrasser du conteneur. D’après Caine, ce serait la faute d’Hepbridge s’ils en sont arrivés là et c’est donc à elle d’expulser le mal. De son côté, il ira prévenir l’équipe de secours.
Il se dirige vers la salle des communications dont les émetteurs captent à nouveau, adresse une prière silencieuse à sa statue de Bouddha creepy et se met à méthodiquement saboter les appareils… Sa besogne effectuée, il me semble qu’il se suicide mais j’ai un doute…
[S] : Hepbridge est avec Caine à l’infirmerie (pas longtemps avant les scènes précédentes). Il y a une civière de plus et le fameux container sur lequel se trouve un jeu de sous-vêtements féminins appartenant à la première. Ils s’engueulent d’ailleurs à ce sujet étant donné qu’ils auraient été trouvés par doc à un endroit inadéquat. Reprise par un accès de migraines d’une intensité insoutenable, Hebbridge sort de sa poche des pilules subtilisées à l’infirmerie dont elle venait justement refaire les stocks (on trouve désormais dans ce qui reste plus d’aphrodisiaques que d’analgésiques ce qui n’est pas adapté à la situation actuelle).
Coupant court à l’invective, Snake (le pilote d’hélico) intervient attiré par les cris. Tous les trois, ils chargent l’occupant de la civière dans le container. Suite à un faux mouvement, la main (mutilée) du cadavre sort de sous le drap et lâche une photo de classe sous titrée Berlin 1936. Snake empoche l’objet et sort le container. Il l’emmène vers le hangar où une force mystérieuse fera s’effondrer sur lui une pile de caisses.
[E] : Doc finit de bouffer son Poisson pané. Son repas fini, il se dirige vers la réserve de matériel car il a besoin de fournitures médicales étant donné que la majorité des antidouleurs de la base a disparu de l’infirmerie. Alors qu’il fouille en vain l’armoire qui est sensée les contenir, il sent une odeur d’essence et entend des murmures. Intrigué, il en localise l’origine un Jerrycan à moitié vide ouvert avandonné par Snake et Nora (la climatologue frigide), trop affairés pour prêter attention autour d’un pentagramme enflammé au centre duquel se trouve une plante qui a l’air d’appartenir de justesse au règne végétal, et encore, c’est pas évident… La « plante » finit par se consumer dans des volutes méphitiques et Snake se retire tandis que Nora efface les traces du rituel. Doc tente de se replier mais titube (il est un peu torché) et fait du bruit. Nora le poursuit, une bagarre confuse a lieu et Nora perd dans l’affaire deux doigts sur une pièce mobile du groupe electrogène. Elle finira par defuncter mais elle n’avait déjà pas l’air bien.
[G] : Caine a capté sur la radio courte fréquence des appels au secours provenant du site de fouilles récemment mis à jour. Il prend le Snowcat pour s’y rendre avec Snake. Sur place, ils découvrent les cadavres de Warrington (assistant et soldat infiltré) et Angus (géologue), les deux sidekicks et des signes manifestes de violence. (Bob a un plot de chantier planté dans le torse, si ça, c’est pas de la violence, je m’y connais pas). Ce qui est venu à bout des malheureux défenseurs provenait certainement du grand et luxuriant terrarium occupé par des « plantes? » sur lequel s’ouvre désormais le mur sud des ruines cyclopéennes et dont la paroi était intacte lors de son précédent passage. ils chargent les cadavres dans le Snowcat mais le plantent dans une crevasse sur le chemin du retour.
[S] : Hepbridge est présente dans le temple cyclopéen aux côtés de Warrington et Angus (encore intacts). Elle est venue en urgence sur leur requête car la paroi récemment mise à jour menace de s’ffondrer, déjà des fissures se propagent sur le revètement. Elle leur annonce que pendant leur journée sur le site de fouilles, il s’est produit une série d’événements graves à la base et elle va donc devoir y retourner au plus vite. Néanmoins, au cas où il ne s’agirait pas de banales secousses sismiques (il y a un volcan pas loin), elle leur a apporté son Beretta .92 custom qu’elle gardait pour les situations d’urgence. Elle connait le passé de Warrington et de toutes façons, ils sont beaucoup plus en sécurité ici qu’à la base (tadaaaa). Hepbridge avale un cachet et repart vers la motoneige qu’elle a utilisée pour rejoindre l’annexe.
Peu de temps après son départ, la fissure se propage, la paroi s’effondre et des nazis zombis chargent Lüger (et cône de chantier) au poing. Scène de dernier rempart avant la débâcle finale suivie de l’inévitable débâcle…
C’est tout pour aujourd’hui, la deuxième moitié arrive bientôt. C’est un peu le bordel, hein ?
Unrelated pour pas poster à vide. Le défi, c’était intégrer des personnages en situation dans un décor (avec ref pour le fond), chose que je ne fais jamais et c’est bien dommage. C’est long, mais je suis raisonnablement satisfait du résultat. Visible en plus grand sur simple clic.
Polar Base : critique
by Sbeu on mar.25, 2014, under Crobards
Afin de ne pas s’arrêter en si bon chemin, j’ai testé pour vous Polar Base (de Jérôme Larré et Ludovic Papaïs aux éditions la Boîte à Heuhh) avec l’aide d’epsyloN et de Guido.
C’est donc un jeu narrativiste piloté par des cartes. Les règles sont toutes simples. Les joueurs incarnent des scénaristes embauchés par une boîte de prod qui veut sortir un nanard dont le pitch est le suivant : durant une tempête, le contact a été perdu avec une base polaire de recherche en antarctique. Lorsque l’équipe de secours parvient sur le site, elle découvre les cadavres des neuf membres de la mission et des signes manifestes de violence.
En outre, chaque scénariste est aussi l’agent d’un acteur qu’il essaie de mettre en avant (moyen d’avoir un personnage principal).
La narration est anti-chronologique. Comme tout le monde est mort et qu’on meurt à l’écran, la première scène où un personnage apparaît est aussi la dernière de son existence, no exceptions.
Restent les cartes. Elles désignent des objets qui sont autant de pistes de narration. Chaque joueur raconte une scène avec son perso en faisant forcément intervenir une de ses cartes. Les autres joueurs peuvent l’interrompre durant sa narration en lui posant une question et lui filant une de leurs cartes. La carte est la réponse à cette question.
Après chaque tour de table, on vote pour le meilleur. Au bout d’un moment, on propose des intros au film, celui qui a le plus de points gagne et son intro est retenue. Facile, hein ?
Et une petite critique dans le feu de l’action :
Comme on n’a fait qu’une partie, je pense qu’on a eu des soucis dus à notre inexperience sur ce système et je ne peux pas certifier que toutes les parties tourneront de la même manière mais voici quelques éléments de notre ressenti.
Les cartes sont un élément à double tranchant. Elles constituent à mon sens la force et la faiblesse du jeu. Ça apporte de la richesse au jeu et ouvre plein de pistes (elles suggèrent toutes des tropes qui aident à orienter la narration et à expliquer ce qui se passe : serial killer, surnaturel, experimentations contre nature, grands anciens).
Le problème, c’est que comme elles tombent sous forme de contraintes imprévues et avec une forte fréquence, on a beaucoup de mal à capitaliser sur toutes et la narration devient vite très décousue. Plein de pistes sont ouvertes sans être fermées.
Du coup, l’avantage est que c’est fun, rapide et avec énormément de possibilités qui font avancer facilement la narration sans préparation, le revers est que toutes ces possibilités se mélangent et que plein d’éléments intrigants et qui mériteraient d’être creusés restent anecdotiques, sous employés et finalement inexpliqués alors que leur intervention dans la scène laissait entendre qu’ils auraient un rôle à jouer.
Comme disait Guido : « en fait, les scénaristes de Lost, ils jouaient à Polar Base ». A titre d’exemple, a force d’avoir des tropes qui s’empilent, on a quand même fini avec des zombis nazis mutants affectés par des horreurs indicibles d’outre temps que plusieurs groupes d’agents infiltrés tentaient d’empêcher d’être récupérés par une conspiration illuminati.
C’est beaucoup…
L’autre point, c’est que les interruptions empêchent souvent de placer des scènes d’exposition plus posées. Du coup, le rythme est effréné, ce qui est bien mais comme il n’y a jamais de pauses, les moments épiques en ressortent affadis.
Pour finir, un mot sur la narration anti-chronologique. C’est une bonne idée et c’est agréable à jouer pendant la partie. Par contre, quand on parvient à la fin, on se rend compte que ça a des effets secondaires inattendus. Le spectateur peut finir par savoir ce qui s’est passé, les personnages, par contre, ne le sauront jamais. Au moment où ils meurent, le scénario n’a pas encore d’explication et les scènes de mort arrivant dès le début de la construction, la personnalité et le passé des personnages n’est pas encore établi et elles n’ont donc pas le souffle épique du sacrifice d’un personnage jusque là parfaitement égoïste par exemple. Donc la mort d’un personnage principal n’est pas spécialement significative alors que dans le film, ça devrait être le moment où les spectateurs souffrent pour lui et sortent leurs mouchoirs car ils ont du vécu en commun avec le héros. Ou alors faut avoir anticipé ça dès le début mais les interruptions rendront alors la narration très difficile au lieu de la faciliter. En outre, l’histoire se révèle à mesure qu’on remonte le temps mais comme les personnages deviennent de plus en plus ignorants, ils ne peuvent faire aucun lien logique. A chaque scène, le personnage ne sait pas ce qui a précédé parce que ça n’a pas été raconté et ne sait pas ce qui va suivre parce que c’est dans le futur. Ça a un effet « Hyperion : Rachel Weintraub RPG » et c’est très frustrant.
Du coup, j’ai un avis partagé sur ce jeu. C’est rigolo, dynamique, pas prise de tête et ça doit se fluidifier avec la pratique mais on a du mal à ressentir de l’empathie pour les personnages qui ont difficilement la possibilité d’être réactifs face aux éléments de réponse qui s’accumulent. L’histoire devient vite décousue à cause de la profusion d’éléments et d’indices et j’ai l’impression que ça risque de souvent finir par converger sur un magma qui mêle plein d’explications partielles sans en privilégier. Enfin quand on recolle les morceaux et qu’on regarde l’histoire globale, ça manque de cohérence et de focus alors que ce que j’aime bien dans le narrativisme, c’est que les joueurs amènent des thèmes qui leur tiennent à cœur et finalement, une histoire cohérente se constitue autour et lie le tout. Ici, les thèmes sont assez imposés et le liant ne tient pas forcément bien.
Je pense qu’il faut plutôt voir Polar Base comme un puzzle game où on tente de recoller des morceaux de scénar sans se laisser dépasser (ou comme un petit jeu fun où on se tape de la cohérence et où on empile les tropes que le jeu nous suggère en pourrissant allègrement les copains). Globalement, on a tout de même passé un fort bon moment.
J’essaierai de faire un compte rendu mais c’est bien plus délicat que sur les autres jeux auxquels j’ai joué récemment.
Rien à voir mais une petite gribouille totalement unrelated que j’avais en cours et que j’ai finie là. Elle plaira à LCF, ya une bouche moustache…
Remember Tomorrow Episode 2 : La suite de la fin
by Sbeu on mar.18, 2014, under Crobards
Pour en finir avec cette partie, un épilogue rapide concernant les sorties auxquelles on s’attendait :
La Mafia est devenue trop puissante pour que Max puisse s’y attaquer de front il a besoin d’un moyen détourné pour parvenir à ses fins, potentiellement en mettant en cause Danny. Il sait par ailleurs que Green Flower a activement collecté des données et a appris que la corporation cherchait à l’utiliser pour prendre le contrôle de l’organisation criminelle.
Il est temps de déterrrer de l’info croustillante mais il ne sait pas où et comment chercher.
Mike B. connaît la localisation des serveurs secrets de Green Flower et doit tirer au clair ce qui se cache derrière Green Thorn 5.7. Mais pour y accéder directement, il aura besoin de muscles.
Robert Da Silva sait comment exploiter les données que l’on pourrait récupérer chez Green Flower pour nuire à la corporation.
Reste à connecter les points…
Je vous laisse ici imaginer une scène épique où Max cognera dur pendant que Mike prend héroïquement le contrôle des dones de sécurité et que Robert les guide vers les preuves irréfutables prouvant l’implication de Green Flower et l’incapcaité de Danny à contrer cette menace, prouvant son inaptitude à préserver son groupe.
Quand à ce que Mike a vraiment trouvé au cœur de la salle des serveurs de Green Flower, je resterai évasif sur ce sujet parce que j’ai bien quelques idées mais j’aimerai les détailler lors d’une autre session ou d’un autre projet avec lequel je fais joujou depuis longtemps et qui pourrait très bien être lié à un tag de ce blog tombé en sommeil anticipé suite à la qualité décevante de mes productions graphiques…
Bilan :
Fort de ces deux parties, on pourra tirer quelques enseignements relatifs au système de Remember Tomorrow.
- Ça continue à fonctionner même la deuxième fois.
- J’ai oublié quelques réglettes auxquelles Nocker aurait pensé mais ça ne nuisait pas spécialement à la partie.
- Lapi était un nOOb complet du JdR et il est tout de même bien rentré dans le sujet.
- Les scènes d’introduction de personnages ne devraient être utilisées que si l’on envisage vraiment de changer de personnage ou si le nouveau personnage deviendra un antagoniste marquant. Elles étaient plus bénéfiques lors de la partie précédente où elles concernaient des factions. Ici, les nouveaux personnages ont été sous-exploités et auraient pu être amenés lors d’une scène de confrontation. Ça amène au point suivant.
- Comme on l’avait dit précédemment, les personnages subissent l’action, les scènes de deal et les introductions de personnages permettaient ici au joueur qui prend le rôle de contrôleur de continuer à faire avancer la trame de son personnage.
- Un personnage prend quand même la majorité des confrontations et les autres storylines avancent moins vite. Ici, si cette partie était un film, en comptant la présence à l’écran, c’est Krüger qui aurait eu le rôle titre.
- Il ne faut pas hésiter à cocher des progressions vers son objectif personnel. Là, on a un peu traîné et ça a ralenti le rythme.
- On n’est pas vraiment sorti de notre zone de confort. Lapi jouait une brute, ce qui est simple pour un premier perso et a choppé beaucoup d’oppositions. epsyloN rejouait un scientifique dépassé par les événements (et par conséquent subissait les bastons même si rien dans le système ne désavantageait mécaniquement ce perso) et on était moins inspiré pour lui trouver des oppositions donc il a occupé un rôle secondaire. Je jouais un archétype cyberpunk compétent dépassé par sa relation avec une IA (encore). La corporation s’est encore cassé la gueule, la Mafia a encore tiré ses marrons du feu, ma faction a encore joué un rôle mineur.
Je pense que si quelqu’un joue un random péquin, on pourrait se mettre d’accord pour que tout le monde soit dans le même bateau, mais je ne suis pas sûr que cela soit une bonne idée. En effet, l’intérêt pour moi des jeux narrativistes est que chacun amène un bout d’histoire qu’il a envie de voir avancer et la situation converge naturellement à partir de ça vers un état d’équilibre satisfaisant.
En conclusion, je dirais que la rejouabilité reste suffisante pour permettre de faire plus d’une partie mais qu’il peut être intéressant de changer de thématique d’une partie à l’autre.
En bonusque, une gribouille aux feutres :
Ah et sinon, j’ai commandé d’autres petits jeux indie comme Polar Base et j’ai aussi fini par commander Panty Explosion Perfect donc si d’aventure j’étais là à la TP, je pourrais être amené à les trimballer dans mon sac si ça intéresse des gens.
Remember Tomorrow Episode 2 : La fin de la suite
by Sbeu on mar.15, 2014, under Illustration
La fin, comme d’hab updatée à mesure que ça vient.
En fait je dis la fin, mais on n’a pas exactement fini la partie, faute de temps parce que d’autres convives arrivaient pour la soirée et qu’on a décidé de couper court. Cela dit, à ce moment, on savait comment ça allait finir pour tous les persos donc je broderai les épilogues.
*Edit : En fait, ce sera tout pour ce post, je mettrai l’épilogue dans un dernier bloc qui s’intitulera très logiquement…
Et j’en profiterai pour faire quelques commentaires sur le système de jeu et le déroulement de la partie maintenant que je peux faire des études statistiques poussées fondées sur deux événements.
[S] Opposition Max Krüger (v) / Green Flower Labs : L’équipe de Green Flower chargée de la protection des actifs et de la sécurisation des opérations est en émoi. Ils s’étaient avaient embauché anonymement un agent qu’ils ont réussi à infiltrer dans la mafia sans qu’il ne se doute de l’identité de son employeur réel. Mieux, en déployant des trésors d’ingéniosité, ils sont parvenus à faire implanter à ce Max Krüger via la mafia elle même de l’équipement cybernétique truffé de capteurs qui leur permettaient de garder un coup d’avance et de s’assurer du bon déroulement de l’opération confiée à la pègre. De plus, des pontes de la R&D avaient été très specifiques sur le fait que Krüger devait rester relié à du matériel Green Flower pendant toute la durée du « test ». L’ennui, c’est que la qualité du signal s’est soudainement dégradée et qu’on a retrouvé hier le bras et l’œil dans la décharge à ciel ouvert attenante à une Favela près de Rio. Evidemment, le porteur n’était plus relié au matériel. L’information n’est pas encore remontée auprès du conseil d’administration et il est encore temps de rattraper cette erreur.
Cette fois-ci c’est sur une équipe de C-Sec interne de confiance qu’il faudra compter. Par ailleurs, cela permettra de tester le nouveau prototype de capteurs qu’il a été possible d’intégrer à une balle en polymère à faible vélocité. Si le projectile touche sa cible, cette dernière ressentira un choc non létal tandis que des nanofilaments coloniseront son système nerveux et s’interfaceront sur ses neurones sensoriels. La contrainte, c’est qu’il faut avoir une ligne de tir dégagée sur le sujet pendant le temps nécessaire au projectile pour atteindre sa cible.
Doté de son nouvel équipement, ce serait du gâchis d’assigner Max Krüger aux missions qu’il réalisait précédemment. Désormais, les sommes impliquées ont pris un ordre de grandeur. C’est donc dans les étages d’une tour corporatiste qu’on retrouve l’homme de main.
Utilisant les informations de taupes subalternes, l’équipe de Green Flower a maquillé ses insignes en ceux de la corporation cible de Max et coupent court à la « négociation » que ce dernier était en train de mener avec un cadre de haut rang ravi de voir intervenir les forces de sécurité.
Jetons un voile pudique sur cette scène d’une rare violence où Max détectera rapidement la tactique de l’équipe qui tente de l’acculer à une fenêtre pour garantir le contact visuel au sniper. Ce dernier ne verra jamais le dos de Max. il se doutera néanmoins fugacement que quelque chose s’est mal passé lorsque la lame de Bruce qui assurait la couverture de Max lui sectionnera la moëlle épinière. Quand à l’équipe de Grenn Flower, disons que la performance de résistance à l’interrogatoire du dernier survivant concernant son réel employeur est assez décevante mais qu’il a des circonstances atténuantes.
Max gonfle encore ses stats et Green Flower perd en influence maintenant que Max et la Mafia sont au courant que Green Flower agit en sous marin contre eux, ce qui la met sur une mauvaise pente. Ici Lapi aurait probablement pu cocher des objectifs pour avancer vers la sortie de Max tellement il était déjà Badass, ce qui a retardé la fin de partie.
[E] Opposition Mike B.(v)/Green Thorn 5.7 : Depuis qu’il s’est retapé, Mike effectue des petits runs pour le compte de la Mafia avec en couverture une équipe de deckers de soutien. Mike prend les opérations relatives aux filiales de Green Flower dans l’espoir de capter l’aggro de l’ICE de la corporation. Au cours d’une opération qui s’approche dangereusement des serveurs centraux de l’entreprise, Mike détecte soudainement une « présence » désormais familière. Forte de ses récentes expériences, l’IA paraît faire preuve d’arrogance. Elle s’adresse directement au Hacker et profère des menaces narquoises. La voix de l’entité est toujours aussi perturbante pour le Hacker qui sent désormais inconsciemment qu’elle est liée à une période de son passé qu’il avait tout fait pour refouler. Pourtant, il doit s’agir d’une construction fondée sur l’intrusion de l’ICE dans ses centres mémoriels car il est tout bonnement impossible qu’elle soit encore en vie… Mike en est certain, personne n’aurait pu survivre à ça.
Tandis que l’ICE lance une attaque dévastatrice, Mike mobilise les ressources des deckers en soutien pour perforer les routines de défense en profitant de l’ouverture qu’il a sciemment laissée. La tactique est risquée mais s’avère payante car elle lui permet d’implanter des traceurs permettant de remonter aux serveurs principaux qui hébergent l’ICE. Mike est conscient que ce genre de choses n’est pas bon pour son espérance de vie car il n’a pas réussi à répartir toutes les surcharges sur ses contre mesures de protection. Il maintient le contact jusqu’à ce que ses routines certifient la localisation physique des cœurs principaux de Green Thorn, puis se déconnecte.
Reprenant ses esprits, Mike récapitule ce qu’il a appris : Green Flower a déployé des moyens immenses pour déployer un complexe de serveurs secret dont il vient de découvrir la localisation. D’une manière ou d’une autre leur ICE nouvelle génération l’attaque en employant un construct de la personnalité d’Eva, sa partenaire lors de ses premiers runs qui était aussi présente lors de son premier échec retentissant. Mike avait survécu, pas Eva qui avait encaissé la totalité du feedback de l’ICE de grade militaire. Mike avait été contraint à fuir face à l’imminence de l’intervention d’une compagnie de C-Sec et abandonner le cadavre mais avait eu le temps de vérifier les paramètres vitaux de sa partenaire qui étaient tous désespérément plats. Ça, la quantité d’hémoglobine impressionnante et les débuts d’incendie dans leur local l’avaient convaincu du caractère létal de l’opération… Il lui avait fallu plusieurs années pour retoucher un cyberdeck et c’est seulement le compte dans le rouge et les créanciers sur son dos qu’il s’était relancé dans le business.
Il y a un certain nombre de choses à clarifier du côté de Green Flower désormais… Mais Mike sait où chercher. Le seul souci, c’est qu’il va falloir y aller physiquement.
Deux progressions vers l’objectif (Déterminé et Apte) et Green Thorn perd une influence.
[L] Là, j’ai un doute sur cette scène. Je me souviens que Lapi a voulu rusher la sortie de la Mafia en concluant un autre deal entre Max Krüger et son employeur mais je ne me souviens plus trop de la teneur exact de l’accord. Il me semble qu’il livrait l’info que Green Flower avait tenté de les doubler et qu’il se proposait de leur casser la gueule avec le soutien de la pègre. Ne pouvant pas cocher d’objectifs dans une scène de Deal, il a poursuivi l’ascension de l’échelle des stats. A ce niveau là, c’était très clair que Max (groooosses stats) et la mafia (Inf à 7) étaient tous deux très près d’atteindre leurs objectifs.
[S] Opposition Max Krüger (v)/Mafia : Max a apporté à Danny la confirmation de ce qu’elle craignait, Green Flower a un plan depuis le début. La corporation s’est dotée d’une IA capable de remonter à travers le cyberware jusqu’aux portions organiques d’un cerveau connecté. Max a été touché par cette entité, était équipé de matériel qu’Ivan a certifié comme provenant d’une filiale de la société et elle vient de recevoir confirmation que des agents de Green Flower ont été repérés à Rio, justement là où le matériel a été « abandonné ». Finalement, ils ont pris des risques inconsidérés pour ré-équiper l’homme de main lmors de l’attaque qui avait mal tourné. Max est définitivement le pion principal de Green Flower et surtout, c’est désormais la menace principale à court terme. Quand on y pense, c’est évident, ces histoires d’OGMs, D’ICEs et d’agents infiltrés sont toutes des briques d’un plus grand schéma directeur dans lequel la corporation deviendrait capable d’empoisonner n’importe qui, de le contraindre à adopter les équipements cybernétiques qu’elle produit et de leur implanter des suggestions directement lors de leur connexion suivante au cyberespace. Et ça pourrait toucher n’importe qui, du garde du corps au scientifique en passant par le directeur d’une corporation rivale. La rapide ascension de Krüger n’est que la répétition générale…
Afin de régler ses problèmes à court terme, Danny dépêche donc une équipe comptant tout ce que la Mafia compte de plus redoutable pour éliminer Max. L’embuscade est minutieuse, l’affrontement est rapide… et ne tourne pas en faveur des troupes de Danny. Krüger sait que sa patronne vient de chercher à l’éliminer et vient de se trouver une très bonne raison de lui retourner cette délicate attention.
Max coche deux progressions vers l’objectif (Prêt et Déterminé) mais ne baisse pas l’influence de la Mafia (les troupes auront besoin de subir une sévère révision mais pourront resservir). Après tout, il a besoin d’une organisation au meilleur de sa forme quand il occupera le fauteuil de Danny…
[E] Deal Robert Da Silva/Mafia : Et donc sortie de la Mafia qui atteindra une influence de 8.
Robert a récupéré via Jose des preuves accablantes des manipulations délétères réalisées sur les souches des plantes que Green Flower tente de commercialiser. En échange d’un soutien, il leur fournit toutes les preuves permettant d’entraîner la corporation vers le fond. (ça ne lui permet pas d’atteindre ses objectifs car bien que Green Flower soit mise en difficultés, la Mafia garde ces informations pour elle sans pour autant bloquer les plants pour le moment). La Mafia, elle est trop puissante pour disparaître désormais. L’objectif de Max nous a semblé encore réalisable car il reste possible de nuire à Danny mais on rentre dans des subtilités de règles.
[On a conclu la partie ici mais l'épilogue tient en une scène que je relaterai quand je trouverai le temps]
En bonus, une petite illu de Guido sur le thème de Perturbator !
Remember Tomorrow episode 2 : l’histoire
by Sbeu on mar.08, 2014, under Illustration
Comme promis, la suite de l’histoire… Et c’est toujours illustré par Guido qui n’a vraiment pas chômé.
[S] Opposition Robert Da Silva/Mafia(v) : Tandis que Robert poursuit ses recherches sur les plants de Green Flowers et active plusieurs de ses contacts afin de bénéficier de matériel de laboratoire plus avancé que ce dont il dispose à titre privé, un bruit de véhicule gonflé attire son attention. Les claquements de portes multiples conjugués aux aboiements de ses chiens ne laissent que peu de doutes quand au fait que des visiteurs s’approchent de son perron et que leur nombre n’augure rien de bon. N’attendant pas de visites Robert décroche le combiné de son téléphone et appelle ses voisins (les propriétés étant vastes, les plus proches demeurent à une distance plus que raisonnable) afin de savoir s’ils ont eux aussi détecté des indésirables dans le quartier et active dans la foulée le comité d’autodéfense citoyen. Ok, le fait que les chiens n’aboient plus du tout alors que retentissent des sons caractéristiques de contacts violents entre une carrosserie et des battes de base-ball en aluminium lève ce qui reste d’ambiguïté.
Robert se précipite vers le cabinet d’armes de la résidence, se saisit d’un fusil à pompe chargé et monte sur le balcon du premier étage. Depuis ce poste d’observation, il peut contempler à loisir une bande de petites frappes occupées à réduire sa Chevrolet en débris tandis que le sort funeste de ses canidés est confirmé.
Épaulant son arme, Robert les interpelle d’une voix qu’il aurait souhaitée plus calme : « Dégagez de ma propriété, bande de connards ou vous allez le regretter. »
Bien mal lui en prend car c’est justement cet instant de distraction qu’attendait patiemment le Samurai urbain embusqué sur le toit pour se glisser subrepticement derrière le scientifique et le neutraliser, le tenant en respect, lame énergétique à quelques millimètres de la trachée.
« Ou peut-être que c’est toi qui pourrait le regretter. C’est déjà ton deuxième avertissement. C’est aussi le dernier. La prochaine fois, il n’y aura pas d’ordres pour retenir ma lame et tu pourrais y perdre bien plus qu’une voiture et deux chiens alors qu’il serait si simple de ne plus jamais entendre parler de nous… »
La détresse incrédule de Robert lui étant aisément perceptible, le Cyborg ,considèrant que la mission est un succès, effectue un bond élégant pour atterrir sur le parvis et rappelle ses troupes qui abandonnent à regrets l’épave du véhicule de Robert. [Qui prend des conditions négatives, probablement "sous pression"].
[E] Introduction Jose Santos : Laboratoire de Biologie cellullaire, Caltech. Jose Santos, responsable de l’unité de génotoxicité [Random mots clés déployés avec succès, retour à la base], reçoit un appel téléphonique de Robert Da Silva pour le moins confus. Ce dernier semble en état de choc et lui débite une histoire abracadabrantesque impliquant Green Flower Labs, l’étoile montante du secteur. Ce que Robert lui expose est grave… et surtout très dangereux. Il y a énormément à perdre et l’espace d’un instant, Jose souhaiterait ne pas avoir pris la communication.
Malgré tout, eu égard au respect et à l’admiration qu’il conserve envers celui qui fut son directeur de thèse, Jose promet de faire ce qu’il pourra pour aider le vieil homme et tente de la calmer. Au détour de la conversation, il accepte finalement d’effectuer une contre expertise sur les plants que Robert lui fera parvenir, tout en se rendant compte qu’il commet très probablement une grosse erreur.
Objectif : préserver la respectabilité de Robert.
[L] Introduction Danny : Quartier général de la Mafia. Bruce, le samurai urbain qui a fait une belle frayeur à Robert fait son rapport à sa supérieure qui est aussi celle de toute l’organisation : Danny. La quinquagénaire au port impeccable et au regard d’acier ne fait pas son âge. Son tailleur révèle pleinement la respectabilité de sa position et sa perception du business qu’elle dirige. Bruce est suréquipé et enthousiaste et bien qu’il ait le sentiment d’avoir rempli sa mission, Danny reste plus réservée. Elle le félicite malgré tout, le rassasiant de paroles mielleuses tout en envisageant déjà l’étape suivante des augmentations de son jeune commando. Le prochain niveau sera cortical et augmentera son efficacité tout en limitant son niveau de prise de décision. Son problème, c’est qu’il veut tellement faire ses preuves qu’il prend des initiatives déplorables. Il va falloir y remédier.
Congédiant son subordonné, elle contacte le chirurgien en chef de la clinique clandestine pour concocter la « récompense » de son poulain. On trouvera bien un peu de temps durant l’implantation des arcs réflexe supraconducteurs pour rajouter des modules de contrôle cérebraux.
Objectif : Augmenter l’influence de la Mafia et asseoir sa position de partenaire commercial des corporations.
[S] Deal Mike B. / Mafia : Mike sait qu’il aura besoin d’aide. Ce qui avait commencé comme une banale récupération de données est certes en train de tourner à la croisade personnelle mais ça, les commanditaires n’ont pas à le savoir. Et puis ce n’est pas comme s’il revenait les mains vides. Une mission qui échoue à cause d’une adversité plus équipée que prévu, c’est toujours la preuve qu’il y a bien quelque chose à chercher. Ce serait assez mince comme monnaie d’échange si Mike n’avait pas non plus un exemplaire de ses backups de run et les enregistrements de sa physiologie cérébrale durant la sortie. Bien analysées, ces données sont une véritable mine d’or pour un decker organisé qui cherche à se protéger d’une ICE agressive. Pour la mafia, c’est tout bénéf. Ils savent où chercher, et ils ont des pistes pour contourner la sécurité et pour couronner le tout, c’est un indépendant qui se dévoue pour prendre le neurofeedback à leur place et sert de fer de lance pour le run.
Mike se rend donc à la clinique clandestine camouflée par un bar louche en cheville avec la mafia. Après sa visite médicale de routine qui lui prouve qu’il a pris cher, mais que ça aurait pu être pire, Mike négocie avec le directeur de l’antenne locale l’échange de ses informations contre un renouvellement de son matériel et un soutien du groupe oméga, unité de deckers de la mafia qui s’occuperont de sa protection pendant qu’il perfore les défenses de Green Flower lors de sa prochaine tentative.
[E] Opposition Max Krüger/Green Thorn 5.7(v) : Depuis son intégration, Max s’acquitte avec diligence de toutes les missions qu’on pourrait lui confier et s’est déjà fait remarquer pour son sérieux et son application lorsqu’il s’agit de distribuer des torgnoles. C’est donc au cours d’une sortie visant à récupérer la part revenant légitimement à son employeur d’une opération de distribution de Senstims, les fameuses puces de stimulation sensorielle qui font planer de manière inégalée (la dépendance et les dommages cérébraux le sont aussi, inégalés), que Max et les sous fifres qui l’accompagnent rencontrent les représentants de la triade qui se plient exactement au même exercice. La tension monte et le déferlement de violence semble inéluctable tandis que les différents protagonistes s’engagent dans une impasse mexicaine. Max sait quand un affrontement risque de virer de manière défavorable mais tandis qu’il tente encore d’effrayer ses opposants, il sent son doigt se convulser sur sa gâchette. Dans un effort surhumain, il parvient à détourner son arme mais son shotgun embarqué se déploie contre son gré, manquant de déclencher la fusillade. Il parvient néanmoins à lâcher son arme, ce que son opposant prend pour une invitation à poursuivre à l’arme blanche. L’affrontement qui suit est particulièrement brouillon tant les augmentations de Max se révèlent peu fiables. Il triomphe pourtant malgré son handicap mais prend un mauvais coup dans l’affaire. Ses sidekicks, eux, n’auront pas cette chance…
De retour à la clinique, il demande un diagnostic de ses prothèses, s’installe sur une plateforme d’installation et se connecte à l’ordinateur tandis qu’un chirurgien raccorde le reste du câblage. C’est sans compter sur le fait que c’était exactement ce qu’attendait Green Thorn (en Cyberpunk, rien ne vaut une connexion par câble), qui ayant trouvé dans les bases de données de Green Flower le dossier de Max et les spécifications exactes de son matériel, tente d’explorer la partie biologique de son cortex en utilisant pour point d’entrée le cyberware invasif qui équipe l’homme de mains.
Max tente vainement de lutter contre l’IA mais sa faible expérience du cyberespace fait de lui une proie facile. Alors que le personnel médical rompt les connexions, Max entend une voix féminine où se mêle menace et curiosité lui imposant de relayer un avertissement à ses supérieurs.
Green Thorn se sort renforcée de l’affrontement tandis que Max est humilié (nCon).
[L] Deal Max Krüger/Mafia : Après sa déconvenue virtuelle, Max est convaincu d’une chose : nec plus ultra ou par, le Cybertron 3000, c’est de la merde. Discutant avec les chirurgiens désemparés qui l’ont sorti de la situation précédente, il demande à être débarrassé immédiatement de son bras et de son œil. Face à l’attitude réservée des sous-fifres qui n’ont aucune envie de rebrancher max sur le réseau et n’ont aucune confiance dans leur capacité à opérer sans assistance cybernétique, Max finit par être introduit auprès d’Ivan, responsable technique du laboratoire que l’histoire intéresse. Diminué, l’homme de main n’apporte rien à la mafia. Le problème, c’est que tout le matériel actuellement sur le marché est connecté et bien que certifié 100% sûr contre les intrusions depuis le Cyberespace, Max représente un précédent fâcheux. Après, de longues hésitations et une discussion sur les risques de l’opération qui ne sont plus du domaine de l’hypothèse mais bien de la certitude, Ivan extirpe d’un conteneur réfrigéré un prototype monstrueux qu’il a récupéré on ne sait comment d’un laboratoire de l’union néo soviétique. Le modèle antédiluvien est ANALOGIQUE, il est NUCLÉAIRE ! Porter ce genre de matériel nuit fortement à l’espérance de vie et à la qualité des gamètes mais permet de perforer à la main le blindage d’un VTOL de grade militaire. Il est heureux pour la mafia qu’ils aient réussi à trouver un cobaye volontaire pour l’opération…
Désormais lié plus encore à son employeur tant la fréquence de maintenance et la rareté du carburant très spécifique de son nouveau bras le contraignent à ne pas s’éloigner de la clinique trop longtemps, Max est néanmoins prêt (pCon) à affronter tout ce qui se mettra en travers de son chemin. (Il gonfle ses stats notablement au passage).
C’est tout pour cet article. La fin arrivera dans le suivant… Quand c’est rédigé. D’ici là, ne faites pas de bêtises.
Remember Tomorrow Episode 2 : Fleurs synthétiques
by Sbeu on mar.04, 2014, under Illustration
Et voilà, déjà deux posts en Mars et on n’est même pas encore le 7, c’est Byzance.
Adoncques, le Week end dernier, j’ai fait ma deuxième partie de Remember Tomorrow en fort bonne compagnie puisque j’y étais accompagné d’EpsyloN à nouveau ainsi que de Lapi et Guido. Le dernier cèdant néanmoins facilement sous la pression de la page blanche dès la création de perso, on se retrouvera donc rapidement de nouveau pour un plan à trois comme la dernière fois.
Guido n’a pas pour autant chômé puisqu’il s’est occupé de la portion illustration et franchement, vous ne perdez pas au change… Pour resituer, c’est lui qui m’a redonné la motiv. pour dessiner et que j’essaie vainement de rattraper depuis. En quelques mots, il roxxe du poney et on peut voir ses créations là entre autres.
La bande son, c’était notamment Perturbator ! Je vous incite vivement à lancer la playlist pendant votre lecture, c’est grand…
Pour rappel, les règles sont ici et la dernière session était relatée là, là et là.
Même nomenclature que la dernière fois :
[S] = Sbeu
[E] = EpsyloN
[L] = Lapi
[sPerso] = sortie perso
[X] = Objectif atteint
Perso(v)/Faction = opposition Perso vs Faction, ici victoire du côté du perso.
Et comme d’hab, j’éditerai les articles à mesure que je les rallonge et je passe à l’article suivant quand ça devient trop long donc n’hésitez pas à repasser sur celui-ci.
C’est parti pour les tours d’exposition.
Comme précédemment, certains recoupements se sont faits par la suite mais j’ai un peu remis de l’ordre dans les liens pour mieux servir l’histoire.
[S] Intro Mike B. : Pièce obscure, mal aérée et couverte de stimpacks et Junk food de fraicheur diverse, illuminée par les multiples écrans et affichages Tridis. Agité par une série de convulsions, Mike B., dans un dernier soubresaut arrache son casque de simu et son datajack. Encore hébété par la déconnexion brutale, Mike essuie presque surpris le sang qui lui coule des narines tandis que l’odeur du silicium brulé lui parvient à travers la saveur métallique écoeurante.
C’est pas souvent qu’un run foire autant, mais là, c’était dans les grandes largeurs. Et pourtant, ça avait bien commencé.
Lucratif, garanti sans risques, le serveur de Green Flower Labs n’est pas réputé être un modèle d’inviolabilité, le truc peinard, quoi. Sauf qu’ils ont dû mettre les moyens récemment et ont acquis un nouveau modèle d’ICE (Intrusion Countermeasures Electronics pour ceux que les acronymes cyberpunks rebutent) bien vicieux. Ça aurait été seulement ça, encore, ça serait passé mais au moment où Mike a été forcé de se déconnecter, il a entendu une voix qui l’a perturbé plus que tous les neurofeedbacks qu’il a pris lors de runs antérieurs.
Alors soit ça a causé plus de dommages cérébraux que prévu, soit il y a quelque chose de vraiment pas net dans leurs serveurs.
D’habitude, Mike aime à se considérer comme le meilleur dans sa partie. Après tout pourquoi pas, ça fait vendre et tant que t’es pas en état de mort cérébrale et que t’as pas une unité de C-Sec qui passe par tes fenêtres pour couper court à tes combines, qui ira te contredire ?
Mais là, se faire griller au sens propre comme un bleu, ça fait relativiser.
De toutes manières, va falloir repasser un scan cérébral et se racheter du matos pour y voir plus clair.
Objectif : remonter à la source de la voix dans le cyberespace.
Et donc le premier dessin de Guido fait au bic noir en 30 minutes [Jalousie intense]
[E] Intro Robert Da Silva : Changement de décor pour un pavillon de campagne dans une lontaine banlieue cossue de Frankfort, Kentucky. Malgré l’extension tentaculaire du Sprawl urbain, on peut encore considérer cette propriété comme rurale. Au mur, on peut observer les deux doctorats en Bio technologies et Philosophie de l’occupant du bureau qui datent, comme ne manque pas d’en rappeler fièrement leur titulaire, de l’époque où les universités n’étaient pas encore une succursale des corpos.
Expert reconnu dans son domaine, le sexagenaire est confronté à un cas de conscience aigü dans la mesure où il a été mandaté pour accréditer la mise sur le marché des nouvelles graines produites par GreenFlower Labs dont les rendements vont permettre d’endiguer la crise alimentaire en cours. Ce qui devait n’être qu’n travail de routine grassement rémunéré l’a néanmoins amené à soupçonner que les dernières modifications iraient bien plus loin que le rendement, la résistance aux parasites ou les désormais classiques stérilité des plants et dépendances aux engrais et herbicides produits par la société. En effet, certains gènes semblent avoir été sciemment introduits pour causer une lente dégénérescence du cœur, du foie et des reins des consommateurs et le timing cadre un peu trop parfaitement avec l’acquisition par Green Flower labs de Biomedic Prostetics, leader en organes cybernétiques de remplacement cédé à vil prix depuis la faillite d’Heinkel (cf l’épisode 1 ^^).
Le mail qu’il a reçu ce matin : « Attention à ce que vous pourriez trouver ». N’est pas non plus étranger à son anxiété croissante.
Objectif : Exposer les machinations de Green Flower Labs.
[L] Intro Max Krüger : La matinée n’aura pas épargné non plus Max Krüger, qui se réveille tout endolori dans le sofa de sa piaule. Des bribes de souvenirs lui reviennent de manière éparse. La mission de test pour attirer l’attention de la mafia et les infiltrer. Le mystérieux employeur et la promesse alléchante d’une coquette somme pour grimper le plus possible dans la hiérarchie de l’organisation criminelle. Le pire c’est qu’il y aurait même pas eu besoin de le payer pour ça, l’opportunité d’y entrer était déjà une tellement belle perspective…
Et puis bien sûr, les mauvais coups pris dans l’affaire, la salle d’opération clandestine pour le rafistoler. Le doc à moitié déchiré aux Stims…
Oh putain ce que ça fait mal. Trouver un miroir… Ah ouais, quand même. Il y a eu des travaux… Ça a l’air d’être du beau matos, au moins vu comme ils l’ont retapé, la mafia a l’air d’avoir apprécié le coup de main. C’est toujours ça de pris.
Ok donc ça fait quoi ? Un bras, un oeil…
Avisant la table basse, Max attrape maladroitement le manuel utilisateur de son nouveau hardware. Cybertron 3000, putain qu’est-ce qu’ils vont pas inventer… Ah marrant, ya même un shotgun dissimulé dans le chassis.
Finalement la journée démarre pas si mal.
Objectif : Gravir les échelons de la mafia jusqu’au sommet.
[S] Intro Firewall Green Thorn ICE 5.7 :
*** 5237 Tentatives d’intrusion repoussées ***
*** Base de Virus mise à jour***
*** Protection Green Flower Labs datastores : optimale ***
*** Installation contre mesures défensives … 100% ***
*** Tentative d’intrusion en cours … Riposte en cours … Systèmes partiellement corrompus … Restauration ***
*** Echec de la restauration. Données de matrice de réaction corrompues ***
*** Protocole de destruction des intrus ***
*** Mike, c’est toi ? ***
*** Déconnexion de l’intrus, intrusion repoussée, Dommages matériels : 100%, dommages biologiques : 3,7% ***
*** Mise en veille… Echec…***
*** Je suis où en fait ? ***
*** Acquisition des banques de données : Green FLower Lab 1 : 0.001%… ***
[E] Introduction Green Flower Labs :
Conseil d’administration de la division Alimentation de Green Flower Labs. Un grouillot dont on n’entendra plus parler a écopé de la délicate nouvelle d’annoncer aux membres de l’assemblée que l’étape de mise sur le marché de la série Synergy est ralentie par le conseil d’expertise sanitaire qui fait durer la procédure de manière inexpliquable, reportant d’autant le planning et la campagne marketing associée. Les fenêtres de lancement ayant été définies et pré-négociées, notre héros d’un instant sait qu’il préfèrerait avoir trouvé un moyen de se défiler car un agneau sacrificiel va être offert sous peu aux divinités du big business.
Fin de la réunion, on n’entendra plus parler du sous fifre précédemment évoqué. Il n’avait pas de prénom de toutes manières. Il va falloir remettre ce Robert Da Silva sur le chemin de la raison. A la surprise de plusieurs intervenants, son portefeuille ne serait pas la corde sensible à privilégier.
La décision de passer à une étape plus physique a été entérinée, étant donnés les délais serrés du projet. Pour des raisons d’image, il faudra externaliser.
Au moins, la bonne nouvelle, c’est que le nouveau système de pare feu et d’ICEs de génération 5 est installé et opérationnel.
Si le timing reste d’équerre, ça devrait passer avec un impact neutre sur le cours de l’action de la corporation.
[L] Introduction la Mafia : Certains groupes criminels utilisent le nom de la famille dominante pour se désigner, d’autres, un symbole ou un clan mais objectivement, tout ça c’est pour les seconds couteaux. Et bien qu’il y ait d’autres organisations paralégles dans la région de Frankfort, quand quelqu’un dit La Mafia ou Le Syndicat, tout le monde sait de qui on parle.
Et c’est comme ça que marche le business, par la réputation… Là par exemple, les Johnsons de cette boîte respectable, Green Flower, ils ont tout de suite su à qui s’adresser pour régler leur problème de vieux gêneur. Et ils savent qu’il va falloir raquer pour que ce soit bien fait. Faut voir ça comme une prestation de services. Quelqu’un a un souci, paye le juste prix et un intermédiaire de confiance fait disparaître son problème. C’est comme ça que ça marche.
Alors bien sûr, il est nécessaire de prendre ses précautions. Vu la teneur des affaires, la prudence n’est pas un luxe. Il n’y a pas qu’eux qui savent utiliser des intermédiaires pour éviter d’être identifiés quand ils ont de la sale besogne. Si ce Decker est aussi bon qu’il prétend, il devrait nous rapporter du linge sale et des histoire croustillantes sur les jardiniers. Juste au cas où…
Dans l’article suivant, l’histoire à proprement parler.
Jaaa neee
Nostalgia
by Sbeu on déc.16, 2013, under Crobards
Ces derniers temps, j’avais la désagréable impression de ne pas progresser des masses. Tu regardes des tutos, t’essaies de faire pareil sans succès. Tu vois des gens qui ont un niveau que tu penses pouvoir rattraper, tu retournes voir ce qu’ils font un an plus tard, bim, la claque stratosphérique, über level-up. Pendant ce temps, je me casse toujours les dents sur les mêmes problèmes.
Le dessin, sans surprise, c’est comme toute activité : beaucoup d’investissement pour peu de résultats et quand ça vient, c’est leeent. Par voie de conséquence, c’est parfois assez peu gratifiant, surtout quand on est fatigué.
Heureusement, en ce moment, je fais du rangement dans mes vieux papiers et au détour d’un vieux poly poussiéreux, je suis retombé sur ce qui est probablement un de mes plus vieux dessins depuis que je m’y suis remis. Ce torch- cette relique a presque dix ans. Une représentation d’un vieux perso de Donj’ III (probablement la dernière fois que j’ai fait du Donj’ d’ailleurs), elfette archère à forte poitrine qui s’appelait Tatil-Fona (diantre, le niveau de mes jeux de mots reste fidèle à lui-même au moins).
Donc j’ai choppé ma tablette et je me suis demandé ce que je griffonnerais à l’arrache, en reprenant le même thème maintenant.
Il reste des milliers de trucs à revoir, mais je trouve quand même qu’il y a du mieux et mine de rien, ça fait plaisir…
Si j’osais, j’irais jusqu’à dire « mais lol, quoi », quitte à rester dans le honteux. Je me demande si j’avais déjà croisé des êtres humains à l’époque…
Mention spéciale pour le positionnement des pieds : » J’en ai rien à foutre, je veux mettre des pieds sous deux angles différents, je suis un malade, le truc c’est que j’ai confiance que dans le dessin de face et de profil, donc tant pis pour ses genoux ».
Et bien évidemment, le cache misère toujours efficace : » si je dessine une poitrine énorme, ça fera peut-être oublier le fait que les proportions sont plus qu’approximatives ».
Rétrospectivement, ce sont de mauvaises idées.
Et donc la V2 réalisée en sensiblement le même temps que le souvenir que je garde de la création de l’original.
Moralité, gardez bien précieusement vos dossiers résurgences d’un lourd passé, de temps en temps, ça rebooste l’ego…
Néanmoins, rangez les bien de sorte à ce que ce soit vous qui les retrouviez en premier.
Ah, et et sinon, j’ai fermé les commentaires vieux de plus d’1 mois. Problèmes de Spambots…
Monsterhearts Saison 1 ep 0?+1 (2/2)
by Sbeu on oct.05, 2013, under Crobards
Et donc la suite de l’épisode précédent.
Eva est en train de passer une soirée de merde, le mode Forever Alone branché plein pot. Il faut dire qu’il n’est pas évident qu’elle ait la moindre notion de comment faire autrement. Avec Tamara, je pensais toucher le fond dans un JdR orienté relations sociales, il s’avère en fait que l’on partage la palme. Se rendant néanmoins compte que l’argumentaire de son visiteur de la soirée est bâti sur quelques points solides comme le fait qu’elle n’a pas d’alternative, Eva commence par investiguer sur sa nouvelle cible sur les Internets. Les canaux standards sont parfaitement ennuyeux mais confirment que le sociologue, à défaut s’être celui qu’il prétend, s’est construit une solide couverture composée de nombreux articles et d’une thèse à Harvard. Approfondissant ses recherches, elle en vient finalement à contempler l’abîme.
On s’est un peu demandé en off comment contempler l’abîme sur le web. La conclusion était que le plus direct était sûrement de fixer non stop Nyan Cat sans cligner des paupières. Je n’ai pu qu’approuver d’autant plus que ça m’a très fortement rappelé cette vidéo qui illustre parfaitement cette méthodologie.
Eva donc, finit par aboutir sur des videos youtube qui lorsque déclenchées, lui font percevoir à la première personne les perceptions d’un captif du fameux Lundi, en train de s’adonner avec un plaisir évident à la vivisection de son sujet. La puissance du feedback couplé à la longueur des visions laisse Eva qui pourtant a le cœur bien accroché légèrement choquée. C’est donc avec un soulagement relatif qu’elle accueille la vision suivante, bien plus calme. Dans cette dernière, on distingue le sociologue grimper allègrement les marches d’un pavillon de banlieue, un bouquet de fleurs et une bouteille de vin dans les mains. Tandis que la vision se brouille, Eva reconnaît néanmoins la principale du lycée qui l’accueille sur son perron.
Lorsqu’elle cherchera par la suite à revisionner les vidéos, il s’avérera qu’elles ont été retirées pour des raisons de copyright depuis fort longtemps.
En parallèle, Veronica profite de l’avancement de la soirée pour parachever sa cuite tandis que Tamara commence à cuver l’alcool qu’elle n’a pas bu chez Ariel. La conversation dérive d’un sujet à l’autre, Ariel interrogeant tantôt Tamara sur la manière dont elle perçoit Veronica, tentant tantôt à grand renfort d’allusions peu subtiles que la ruche serait plus en sécurité si elle était moins exubérante. Tamara a parfaitement conscience de tout cela, les paroles d’Ariel résonnent comme un écho de certaines de ses intuitions, la traqueuse formulant simplement ce qui relevait du domaine du ressenti. La conversation redevient néanmoins rapidement plus studieuse lorsque les signes avant coureurs d’une sonde mentale active de Veronica se font ressentir.
Capturer Eva : plus facile à dire qu’à faire surtout si ce que Veronica affirme est vrai et que c’est bien elle qui est responsable de la mort d’Annalee. Eva est dangereuse mais l’avoir sous son contrôle semble un point important, et ce, quels que soient les objectifs poursuivis. C’est peut être bien la seule manière de se libérer de Veronica dont la domination reste flagrante. Il va donc falloir tendre un piège à la damnée. Établir un réseau de surveillance efficace, prévoir des solutions de repli. Revenue dans ce qu’elle sait faire de mieux Ariel est dans son élément. L’exaltation de l’une et la torpeur alcoolisée de l’autre retardent d’autant l’instant fatidique où l’on se rend compte qu’Ariel a saisi la main de Tamara en lui expliquant les enjeux tactiques du quartier où réside Eva. Esquissant un mouvement de recul bien moins marqué que ce qu’elle aurait anticipé, Tamara se saisit d’un objet à portée de son autre main qui s’avère être l’une des innombrables armes qui traînent dans la chambre de l’élue. S’étant légèrement entaillée, elle tente de masquer son trouble en attirant l’attention sur sa coupure qu’Ariel s’empresse de désinfecter et fort logiquement, oh mais qu’est-ce qui nous arrive ? jetons donc un voile pudique sur la scène à venir.
Ah non tiens, au temps pour moi, on est dans une série HBO, il y a des quotas de fan service à remplir…
S’ensuit donc une scène où s’entremêlent la première fois maladroite de Tamara et le coup d’un soir expert de Veronica sur un parfait inconnu séduit au bar qu’elle abandonnera le lendemain sans le prévenir que l’appartenance à la ruche est une IST. Le contact télépathique entre la reine et la princesse contribue à la qualité mitigée des deux soirées. Il devient vraiment plus que grand temps que l’essaim s’émancipe de la ruche.
En cours le lendemain, après une fort courte période de récuération pour nos protagonistes, survient une nouvelle convocation de la principale. Cette dernière, d’ordinaire assez sèche et acariâtre, semble toute guillerette, ce qui ne surprend que marginalement Eva. Formidable nouvelle, Monsieur Lundi a réussi à débloquer des budgets fédéraux dans le cadre de son étude (déjà, ça, c’est un truc qui relève clairement d’une intervention surnaturelle et occulte ou je m’y connais pas). Cela permet donc l’organisation au pied levé d’une sortie d’étude obligatoire dans les rocheuses. Les quelques photos projetées du camp d’inter… de vacances où les élèves sont amenés à résider donne fortement envie d’inviter Jack Nicholson à se joindre à la sortie mais cela ne semble pas spécialement affoler les élèves, ravis à l’idée de trouver une occasion de glander. Evidemment, Veronica est légèrement dubitative et Eva commence carrément à avoir des sueurs froides. Il va falloir s’équiper avant de partir.
La journée se déroule sans histoire et lorsque vient l’heure de la sortie, Eva scotche devant l’un des bus (déjà loués à la semaine) qui accueillera sa classe dès le surlendemain. Le conducteur, occupé à l’entretien de son véhicule lui adresse en petit clin d’oeil accompagné d’un sourire carnassier. Il s’agit d’un visage bien trop familier pour passer à côté : celui de la forme humaine de son ancien employeur. Ayant pressé le pas, elle tombe nez à nez dans un parc avec son successeur. Après une brève hésitation elle se résigne et, comme rien n’est jamais simple avec Eva, elle discutera encore sur la défensive avec lui pendant dix bonnes minutes tout en sachant qu’elle n’a aucun plan de sortie et finit par accepter la mission qui lui est assignée. Son CDI signé, son employeur enchaîne les allusions suffisamment lourdes pour figurer dans la dernière ligne du tableau périodique relatives au sort des démissionnaires. Bref, elle y va mais aura besoin d’équipement : une arme à feu facilement dissimulable en l’occurence.
Le démon prouve qu’il a le sens de l’humour en lui remettant une mallette contenant un .44 Magnum…
Les grands esprits se rencontrant, Veronica convainc elle aussi Kurt de lui procurer une arme. Il faut s’y reprendre à plusieurs fois tant le niveau de ce dernier rase le bitume. Il se rendra compte (avec un coup de pouce à chaque fois) notamment qu’il n’a pas l’âge d’acheter un pistolet une fois dans l’armurerie, qu’une arme à gros sel semble ne pas faire l’affaire, qu’un arc ne remplit pas le critère de dissimulabilité et que Veronica semble mystérieusement insensible à ses insinuations concernant les contreparties possibles qu’il pourrait retirer de la transaction.
Il reviendra néanmoins le lendemain en cours avec un 9mm subtilisé dans l’armurerie paternelle, réussira à attirer l’attention d’un surveillant en se vantant de sa trouvaille bruyamment auprès de sa reine et finira au bureau de la proviseure après avoir décoché un direct au dit surveillant. Fort heureusement, ce dernier a entre temps complètement oublié le sac suspect étant donné que les raisons de la rixe étaient justement une réaction stupide de Kurt pendant la tentative chantage de Veronica sur la personne du surveillant après un incident malheureux impliquant une main, un décolleté, une photo et un gros WIN au dés. Affaire réglée, deux protagonistes surarmées, j’ai hâte…
Tamara s’est elle aussi préparée au départ. N’ayant pas de raisons spécifiques de craindre le fameux Lundi, elle prend surtout ses précautions face à Eva et Veronica. Pas besoin d’armes, il faut dire qu’il est évident qu’Ariel emportera sur elle suffisamment d’armes blanches pour pouvoir confectionner une armure de plates complète si d’aventure elle venait à croiser une forge. Ses préparatifs sont de nature plus mystique. C’est quelque chose lu dans un vieux bouquin qui mérite d’être tenté. Mais pour ça, elle a besoin de l’aide de quelqu’un sachant reproduire un motif en grand sur des surfaces inhabituelles.
Demandant conseil à Ariel, elle découvre l’existence d’un club de peinture qui est en fait le point des ralliement des wannabe punks et grapheurs du lycée. A vrai dire, elle découvre par la même occasion l’existence du foyer des élèves (« faut vraiment que tu sortes plus, toi… »).
Tamara fait donc irruption au foyer à la suite d’Ariel. Vu de l’extérieur, c’est clairement la Walkyrie qui dirige les opérations mais Tamara sait pertinemment qu’il n’en est rien et elle trouve la situation assez confortable. Devant le billard, un petit groupe de rebelles à papa correspondent au profil. L’un d’entre eux, cherchant probablement à asseoir son statut de mâle alpha, tente une remarque désobligeante à l’égard du nouvel animal de compagnie de la chasseresse. Il est royalement ignoré par ça cible et s’enhardit, se risquant à une nouvelle boutade. Passant à côté du billard, Tamara se contente de rentrer la boule noire pour avoir son attention. Poussé à bout, il devient finalement menaçant physiquement. Reculant et feignant de balbutier, Tamara en profite pour incanter une malédiction (celle qui donne des belles hallus qui avait déjà servi sur Kurt) qui fonctionne à merveille, donnant à l’intéressé l’impression d’être submergé par des boules de billard noires. Esquissant un mouvement de recul, il trébuche sur une boule physique, cette fois-ci et s’effondre en temblant. Ses acolytes quittent les lieux tandis que Tamara fait relever par Ariel celui qu’elle a tout juste brisé et se propose de l’utiliser pour mettre son plan à exécution (en voix off, Veronica : « Bah voilà, ça c’est des membres de mon gang! ») :
Soutenu par des glyphes adéquatement placés, un sortilège peut voir sa puissance augmentée, voire même se voir conférer des effets de groupe sur les occupants d’un espace confiné. Le toit du bus semble un site tout à fait éligible pour ce genre de choses d’autant plus qu’Eva aussi bien que Veronica y prendront place le lendemain. [on tirera les dés la prochaine fois pour voir si les préparatifs permettent effectivement que tout se passe comme prévu].
Vivement le voyage…
Suite au prochain épisode.
Edit commentaires généraux sur la partie : La partie a été plus courte et moins riche en rebondissements que la précédente mais prépare bien le terrain pour la suite. On serait à la télé, on se rapprocherait de l’épisode de fin de saison et son cliffhanger final.
Le setup se prête désormais à pousser au dénouement du sac de nœuds du trio de joueurs de cette session. Du coup, je me demande dans quelle mesure il sera possible de réintroduire les joueurs absents même si c’est tout à fait intéressant et que le système de jeu est conçu pour le permettre assez facilement.
De même, si un nouveau joueur tout frais débarquait, je me demande s’il serait préférable de rajouter un nouveau personnage ou de PJiser Ariel. Encore une fois, les deux sont possibles et j’ai bien intégré Tamara dans un imbroglio déjà plutôt délicat.
Pour conclure, j’ai envie de dire que cette partie confirme l’intuition que j’avais lors de ma première session. L’Apocalypse system et sa déclinaison dans Monsterhearts semble plus capitaliser sur les fails des joueurs que sur leurs réussites pour faire progresser l’intrigue, ce qui le met dans une position assez différente de pas mal de jeux classiques où une réussite fait avancer, un fail fige juste la situation jusqu’à ce qu’une réussite survienne finalement pour débloquer.
Je rajouterai peut être un graphe de relations des personnages à l’occase. Notre meuj’ a bien un tableau récapitulatif mais c’est du matériel personnel et confidentiel.
Monsterhearts Saison 1 ep 0?+1 (1/2)
by Sbeu on sept.29, 2013, under Text Only
Comme je le disais la dernière fois, la partie de Monsterhearts a eu lieu et c’est désormais l’heure de relater ces merveilleux événements dégoulinants de drama, de romance et d’êtres surnaturels.
Le groupe était un poil plus restreint que la fois précédente étant donné que Victor et son joueur étaient absents (mais il nous aime encore malgré le faible temps de parole qu’on lui avait laissé) et Nocker ne nous a pas rejoint cette fois-ci non plus. Ça nous faisait donc un groupe exclusivement féminin mais l’honneur était sauf puisqu’on avait une joueuse parmi nous.
C’est un peu long pour un article donc je le fais en deux fois. J’ai pas d’illustration, là, comme ça, j’éditerai peut-être si j’ai la foi.
[Séquence prégénérique]
Une autre journée ordinaire au lycée de $Name apportant son lot de petits mots échangés durant le cours de maths, ses ragots concernant la longueur de la dernière jupe de Veronica et les pronostics quand à la rencontre avec l’équipe de football du lycée de [Ville adjacente]. Kurt sera-t-il enfin à la hauteur de la tâche induite par son poste de capitaine de l’équipe? Rien n’est moins sûr…
Alors que la journée de cours touche enfin à sa fin, une annonce de la principale amorce un mouvement de foule désordonné vers le gymnase/salle de conférences en vue d’une communication générale l’issue de laquelle les élèves pourront enfin vaquer à leurs futiles activités.
Une fois le silence douloureusement acquis, la principale amorce un lénifiant discours décrivant l’insigne honneur et l’opportunité qui s’offrait au lycée en la présence de Mr. Lundi, sociologue de renom et représentant d’une commission fédérale chargée de dresser le paysage des relations sociales au sein du système éducatif d’aujourd’hui. Il était donc probable que certains élèves soient amenés à participer à des entretiens en face à face où à plusieurs.
A ce stade, le Meuj’ avait parfaitement posé l’ambiance dans la mesure où tout le monde pionçait autour de la table après seulement 10 min de jeu. Alors que la séance est levée, le fameux Lundi hèle délicatement Veronica et lui annonce du haut de son air précieux et maniéré que son cas l’intéressait tout particulièrement étant donnée la place prépondérante que selon ses informations, elle jouait dans la vie de l’établissement.
C’est une Veronica légèrement déstabilisée par un quelque chose d’indéfinissable dans l’attitude du nouvel arrivant qui quitte la salle, attendue par quelques figurants de sa garde rapprochée.
[Générique de début]
Suite aux événements des derniers jours, Tamara a eu plus de difficultés à composer avec sa nouvelle situation que ce qu’elle anticipait initialement. Entre les changements physiologiques radicaux et l’impact émotionnel subséquent, elle ne peut parvenir à se sortir de la tête l’avertissement de Veronica. Si Ariel déconne, elle paiera pour les deux. Et depuis sa maladroite tentative de séduction sur cette dernière lorsque, grisée par les derniers changements, elle avait poussé sa chance trop loin, une ambiance plutôt glaciale règne désormais entre les deux. Ce n’est pas spécialement inhabituel pour Tamara pour qui les interactions sociales présentent bien plus de mystères que les secrets cachés des arcanes. Ce qui l’est plus, en revanche, c’est cette obsession impérieuse de parvenir à y remédier mêlée à cette tentation de plaire aussi bien à son nouveau mentor qu’à la traqueuse.
Quand une difficulté semble insurmontable, le plus simple reste encore de contourner l’obstacle. Et pour que, pour une fois, cela fonctionne enfin comme prévu, autant rester dans sa zone de confort. Profitant de ses récentes découvertes occultes et du fétiche qu’elle lui a subtilisé, Tamara amorce son nouveau rituel afin d’implanter une suggestion dans l’esprit d’Ariel et de s’assurer de la sorte sa coopération. Bien qu’ayant débuté de manière tout à fait classique, les choses prennent un tournant inattendu lorsque Tamara en vient naturellement à révéler ses récentes mandibules et commence à entourer le shuriken qui lui sert de catalyseur de plusieurs couches de soie particulièrement résistante. Lorsqu’arrive le moment décisif, elle formule attentivement la suggestion suivante : « Tes actions ne doivent pas menacer la survie de l’essaim ». Bien que convaincue de l’efficacité du sortilège (Un gros Epic Win à 14 sur 2D6+modificateurs), Tamara ne peut s’empêcher d’être perturbée par le déroulement des événements. Et les choses continuent à empirer lorsqu’alors qu’elle souhaiterait se débarrasser du honteux résultat sur le fétiche qui d’ordinaire perd toute valeur après le rituel, elle ressent au contraire l’étrange besoin de conserver précieusement l’objet et de le cacher loin des regards.
Les récentes dissensions entre Eva et son employeur compromettant désormais sa sécurité de manière flagrante, il devient critique de reprendre l’initiative. La collusion qui semble avoir réuni le démon et Veronica n’est pas pour arranger sa situation. Au moins, le bon côté, c’est que ça évite de se disperser. s’attaquer à un problème fera avancer tous les fronts. Et puis il y a ce mystérieux contact. Celui-là, il pourrait très bien être sa porte de sortie… Ou l’entrée dans quelque chose d’encore pire mais au point où elle en est, il n’y a pas grand chose d’autre à tenter. Bon, il a appelé sur son portable. Numéro masqué, évidemment, rien n’est jamais simple. Reste la bonne vieille communication par le miroir. La goutte de sang, tout ça, ça marche à tous les coups pour contacter les puissances occultes. Eva répète donc les gestes familiers dans l’espoir de contacter son nouvel interlocuteur professionnel. La procédure suit son cours habituel. Trop bien peut-être. Le reflet se trouble et laisse apparaître la moue contrariée de son précédent employeur. [Un bon gros fail bien comme il faut]. L’entretien est bref, plusieurs éléments de fournitures de bureau subissent un sort peu enviable et peu de doutes subsistent quand à l’imminence et au caractère désagréable des représailles à venir. Les secondes semblent s’égrainer à la vitesse d’heures avant qu’Eva ne parvienne finalement à interrompre la communication. Ça, c’est fait…
C’est justement durant ce bref instant de répit qu’Eva perçoit les légers coups frappés à sa fenêtre. Un vieil homme, à l’allure sympathique, costume un peu fatigué, s’appuyant sur une canne, l’attend patiemment. Lorqu’il s’adresse à elle, Eva identifie immédiatement la voix de son mystérieux contact. Ça valait bien le coup de prendre tous ces risques s’il poireautait à la fenêtre depuis le début.
Je me permets d’abréger la conversation qui a suivi étant donné qu’Eva étant de manière perpétuelle sur la défensive, ça n’a pas spécialement fait avancer les chose si ce n’est qu’on a découvert que le nouvel employeur potentiel avait les moyens de ses ambitions puisqu’il avait assuré la sécurité du quartier d’Eva, la mettant temporairement à l’abris de ses poursuivants démoniaques. De même, on est parvenu à la conclusion qu’Eva avait du grandir sans accès à la télé ou au cinéma puisqu’elle semble encore croire qu’on peut lutter contre le mal en utilisant ses propres pouvoirs contre lui. Si c’est pas mignon tout plein. Bref, si hypothétiquement, Eva se rendait compte que sa seule chance de survie réside dans une collaboration avec ce nouveau venu, elle pourrait prouver sa bonne volonté en faisant disparaître ce sociologue, là, Lundi… En plus, ça l’aiderait à résoudre ses autres problèmes et Veronica pourrait subir un accident malvenu dans l’affaire.
Veronica a tout un tas de problèmes sur les bras. Entre Ariel qu’elle s’en veut d’avoir conservée, Tamara qui ne doit pas trop être perçue comme membre du gang par le reste du lycée (elle ne présente quand même pas super bien, c’est une question de standing, ça décrédibilise tout le monde) et ce sociologue fédé qui a décidé de mettre son nez d’entrée de jeu dans ses affaires. Et puis évidemment, il y a le problème Eva. Celle là, elle aurait tellement mieux fait de rester à cirer les bottes de son chef. Mieux vaudrait pour elle que ce soit lui qui a choppe en premier parce que si elle tombe entre les mandibules de la ruche…
Pour traiter tous les soucs en même temps, Veronica envoie un texto à Ariel, lui donnant rendez-vous seule dans un bar de Downtown.
Ariel reçoit l’invitation avec une certaine appréhension. Ça peut vouloir tout dire et peut-être que la volatile reine a tout simplement décidé de revenir sur sa décision. Mais comme elle ne peut compter sur personne, il va bien falloir faire avec. En fait si, il y a peut-être quelque chose à faire. C’est totalement saugrenu, mais Ariel sent que Tamara pourrait faire quelque chose pour elle. C’est peut-être juste de la gratitude mal placé mais sa présence lui accorderait sûrement un petit sucroit de sécurité. Ariel forwarde donc la convocation à sa congénère. Lorsque Tamara reçoit le message, elle est déjà en route vers le domicile d’Ariel, pretextant vouloir vérifier l’efficacité d’un sortilège qu’elle perçoit déjà comme un franc succès. Elle traîne un peu dehors, ça ferait peu-être bizarre d’arriver juste après avoir reçu une invitation. Elle l’a déjà fait par le passé, ça avait jeté un certain froid.
N’y tenant plus, Tamara sonne à la porte de sa camarade, s’embrouille face à la mère de cette dernière et est tirée d’affaire par Ariel qui envoie sa génitrice sur les roses avec fort peu de délicatesse. Les deux prennent derechef la direction du bar et discutent en chemin. Après un échange insignifiant suivi d’un blanc inconfortable, Ariel prend l’initiative de s’excuser pour la brusquerie de son comportement récent. Cette sortie prend Tamara au dépourvu et elle ne peut réprimer un rougissement difficile à rater sur son teint blafard. Si le blanc qui précédait les excuses était pénible, il se rapproche néanmoins d’une discussion chaleureuse entre copines en comparaison avec la désambiguation mutuelle qui suit [gros Fail sur un jet involontaire pour allumer Ariel].
Sur ces entrefaites, l’entrée du bar se profile.
Veronica accueille les arrivantes d’une attitude glaciale qui lui permet de masquer in extremis son trouble en découvrant qu’Ariel est accompagnée. Le plus inquiétant dans l’affaire, c’est sûrement le fait que malgré sa connexion mentale permanente avec les membres de sa ruche, elle ne soit pas parvenue à anticiper leur nombre. C’est la première fois que cela se produit et il faudrait tirer cela au clair au plus vite. Profitant du début de conversation, elle intensifie sa sonde sur ses ouvrières. Ce qu’elle y découvre n’est pas pour la rassurer. Défiance mêlée à une fidélité naissante mais pas orientée vers sa personne du côté d’Ariel, résistance à la sonde inattendue chez Tamara qui ne réagit pas du tout en inférieure mais érige des défenses passives comme le ferait une égale. Dans les deux cas, le contact est très ténu.
Veronica recommande un shooter, Ariel une pinte, Tamara un Coca Light.
Pour Veronica, l’affaire est claire : les nouvelles doivent faire leurs preuves, si possible sur une affaire dangereuse où leur dispensabilité est un atout. Enlever Eva par exemple. L’échange se poursuit un peu, chacune recommande une tournée des mêmes consommations et les deux subalternes quittent finalement le bar. Étonnamment, seule Tamara montre des signes apparents d’ébriété. Soutenue par Ariel, Tamara se replie chez la précédente pour deviser stratégie. Veronica, de son côté, poursuit sa copieuse murge.
La soirée ne fait néanmoins que commencer…
[To be continued]