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Voyages temporels suite

by Sbeu on jan.29, 2016, under Crobards

Suite du post d’hier avec quelques paradigmes de voyages temporels.

On peut en différencier trois grandes familles qui se déclinent chacune en branches : unicité de la ligne temporelle, univers parallèles et boucle temporelle.

La ligne temporelle unique. On voyage remonte vraiment le temps.
Les sous-familles recouvrent l’impact que le voyage a sur la ligne temporelle :

- Tous les voyages temporels ont déjà été pris en compte. Revenir dans le temps n’altère donc rien puisque les conséquences du voyage à venir s’appliquent déjà avant le départ (qui est inéluctable). C’est le moyen le plus facile d’éviter tout paradoxe. Il demande une préparation solide et ne laisse pas de marge à l’improvisation. Ca fonctionne bien au cinéma, ça n’a que peu d’intérêt en JdR car le joueur n’a aucun impact sur les événements et il est relégué en position de spectateur. C’est l’approche temporelle qui grave le plus la notion de destinée et d’absence de libre arbitre puisque pour que le passé et le présent soit cohérent, le futur est déjà pris en compte et d’une certaine manière, s’est déjà produit. De manière assez légère, c’est l’approche de Terminator I (mais pas du tout du deuxième opus).

- Les modifications opérées par un voyage temporel s’appliquent et modifient le futur dynamiquement. Cette approche implique une première concession qui en soi, constitue le premier et inévitable paradoxe temporel : le voyageur temporel conserve ses souvenirs de la ligne d’où il est originaire et constate les conséquences en revenant. C’est l’approche Retour vers le Futur. De par ses prémisses mêmes, cette approche accepte la présence de paradoxes et doit s’inscrire dans un contrat de narration où l’on privilégie les situations intéressantes que cela peut engendrer sans se préoccuper des boucles logiques. En JdR, ça fonctionne bien puisqu’on est d’accord d’entrée de jeu sur le fait que les conséquences plus que leur crédibilité importent.

Ca nous amène tout doucement aux univers parallèles. Il y a plusieurs approches qui déterminent quels sont les éléments déclencheurs pour une bifurcation entre deux univers et les modalités du passage d’un univers à l’autre mais les conséquences scénaristiques sont relativement faibles, mis à part d’un point de vue de responsabilité personnelle et morale du héros sur l’évolution de l’arbre temporel.

Détaillons donc :

- Soit chaque événement pouvant avoir plusieurs issues découle naturellement sur une bifurcation. Niveau combinatoire, c’est très vite assez pénible surtout si on introduit dans les paramètres de causalité toute modification d’événements dus au voyageur temporel lui-même. C’est le modèle déresponsabilisant. Tout a déjà eu lieu, le seul impact s’applique au voyageur puisqu’il choisit l’univers où les choses cadrent avec ses désirs/besoins. C’est aussi très rassurant car l’existence de l’univers en question n’est pas un problème en soi, la difficulté consiste à être capable de le trouver. Il n’y a pas de problème de cohérence non plus puique chaque univers est consistant ppris individuellement. Ce paradigme colle bien avec des objectifs de narration mettant en scène des personnages très puissants. C’est l’équivalent de plier l’univers à sa volonté, finalement, d’être capable de voyager dans l’univers qui est naturellement cpnforme à sa volonté.

- La deuxième approche est plus proche du concept de voyage dans le temps : un univers parallèle se crée à chaque voyage dans le temps pour prendre en compte les modifications engendrées. Les deux univers continuent à évoluer séparément. Ce modèle est très pratique car il n’y a pas de paradoxe. Il y est facile d’y tuer son père sans que cela ne pose de problème majeur ou d’y rencontrer son homologue puisque ce sont deux personnes réellement distinctes et que le voyage d’un univers A vers un univers B soustrait le personnage A de son univers. C’est très pratique et c’est tout à fait jouable. L’essentiel est de brider les moyens du voyageur temporel pour qu’il ne soit pas omnipotent. Une borne sup de longueur de saut par rapport à l’instant présent est un bon moyen de réduire le champ des possibles.

- Un détail intéressant avec les univers parallèles est que dans certains modèles, le voyageur ne change pas d’univers physiquement, il prend la place de son homologue dans l’univers cible. Je n’aime pas trop ce cas de figure parce qu’il réintroduit des paradoxes mais il introduit une dimension morale liée à ce qu’il arrive à son alter ego pendant ce temps.

Allez, on finit vite fait avec les boucles temporelles façon Un jour sans fin . Pas de paradoxes non plus dans ce modèle puisqu’au moment de la sortie, il n’y a qu’une ligne temporelle. La seule chose qui change, c’est le niveau d’information accessible au protagoniste relatif aux itérations passées. Ca ne pose pas de problème majeur à raconter ou jouer.

En conclusion, j’ai envie de dire que les trois paradigmes propices à du JdR sont la ligne unique avec impact et puissance limitée du voyage si on joue à la cool, les univers parallèles suivant le niveau de puissance conféré au joueur et la brave boucle temporelle, qui est sûrement la plus simple à utiliser.
Plein d’indices, pas assez de temps pour tout récupérer et des indices qui servent à débloquer des situations forçant le joueur à faire une passe de collecte et une passe de déclenchement de l’événement.

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Gunnar

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Skaftafell

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